Ça n’a pas été facile de choisir les dessins que j’allais vous montrer, il y en a tellement ! Pourtant, il a bien fallu faire des choix. J’aurais pu me dire que certains dessins étaient vraiment trop « moches » pour vous les montrer, mais il est important de savoir d’où on vient pour se rendre compte de l’évolution. Alors c’est parti pour ce flashback !
Les expérimentations diverses et variées
J’ai eu une petite période où j’adorais dessiner des manoirs hantés, des lieux abandonnées, etc. J’étais à fond dans l’univers de Tim Burton à cette époque. J’aimais également faire des dessins en noir et blanc dans lesquels je mélangeais crayons et stylos noirs.
Je créais des personnages auxquelles j’inventais des histoires. Je me souviens d’ailleurs d’un de mes personnages que j’avais appelé Polochon le Bougon. Une sorte de leprechaun qui n’aimait pas être dérangé et qui fabriquait des chaussons dans son atelier. Il y avait aussi l’exemple de Blafar, un homme très étrange, toujours vêtu d’un costume. Il paraissait méchant mais au fond il était juste seul et malheureux.
J’ai toujours aimé inventer des histoires. Si vous voulez découvrir l’histoire d’un de mes personnages, je vous invite à lire l’histoire de Piyatus, une créature avec des pieds humains et des plantes sur la tête, rien que ça !



La phase des feutres
Après avoir à peu près tout essayé, je me suis arrêtée pendant un bon moment sur les feutres. Mes chouchous étaient les feutres noirs usés qui donnaient de la texture et du caractère au dessin. Qu’est-ce que j’ai pu les utiliser ! J’en avais un nombre incalculable ! J’en ai toujours bien sûr 😉
Mon sujet favori a toujours été la mode ! Vous ne pouvez pas imaginer le nombre d’heures que j’ai passé à dessiner des silhouettes pour ensuite les habiller comme je le voulais. Tout me semblait possible ! Je m’amusais à dessiner ce que je n’osais pas porter, ce que j’aurais aimé avoir, ce que je voyais dans les magazines, au cinéma, etc.
Je me souviens d’une époque où je pouvais me coucher à des heures très tardives pour finir un dessin. Une fois celui-ci terminé, je n’avais qu’une chose en tête, en recommencer un autre. Je m’endormais dans mon lit entourée de mes feutres et de mes carnets …



Le semi-digital et le tout digital
Petit à petit, j’ai commencé à intégrer des textures, des motifs et des fonds à mes illustrations grâce à Photoshop. A cette période, je gardais le dessin visible, j’ajoutais simplement les couleurs et les motifs. Au fil du temps, j’ai basculé dans le tout digital. Je commençais toujours par un dessin sur papier mais une fois sous Photoshop, je choisissais de masquer les traits du crayon.
A ce moment là, j’étais très influencée par le style de Diglee et Margaux Motin en particulier. Je dévorais leurs bandes dessinées ! Bien entendu la mode était mon sujet de prédilection, toutefois j’aimais aussi créer des petits univers comme cette maison isolée sur un petit îlot.



L’envie de revenir au traditionnel
Après avoir fait beaucoup de digital, j’ai eu envie de revenir à une technique plus traditionnelle. J’ai donc repris mes feutres, ma palette d’aquarelle, mes crayons, etc. C’était très important pour moi de revenir à la base : le crayon à papier.
Si vraiment je devais choisir entre traditionnel et digital, je choisirais sans aucun doute le traditionnel, avec le bon vieux crayon.
A cette époque, j’ai découvert le travail de Maly Siri, une illustratrice avec un style rétro spécialisée dans les pin-ups. J’ai dévoré son ouvrage « Pin-Up: Good Girls and Bad Girls« . Je vous le recommande fortement ! Je me suis aussi plongée dans les œuvres de Pierre-Laurent Brenot, René Gruau mais aussi Gil Elvgren et Vargas.





Le retour du digital et le début d’un style
Avec les années et mes différentes influences, j’ai recommencé à scanner mes dessins pour leur apporter de la couleur, des textures et des motifs mais de manière très douce. Mon style est devenu de plus en plus réaliste, ce que je ne cherchais pas forcément à faire auparavant.
Cette envie de réalisme m’a notamment été inspirée par le travail d’Elodie Nadreau, une illustratrice dont j’ai déjà parlé plusieurs fois sur mon blog.
Avant 2019, une fois que j’avais scanné mes dessins, j’avais pris l’habitude de « lisser » les traits en jouant avec la luminance sous Photoshop. La texture, le grain du crayon se trouvait effacé, à l’époque j’aimais bien cet effet. C’est le cas sur les illustrations ci-dessous.



Mon style actuel
Mes influences ayant évolué ainsi que mon style, j’ai arrêté de « dégrader » mes dessins sous Photoshop pour garder tous les détails du crayon. Je suis devenue une addict des textures, des effets de pinceaux, d’aquarelle, etc. J’en ajoute toujours dans mes illustrations. Le grain du papier, la texture du crayon, les effets de pinceaux secs, un aspect usé, etc, tout cela donne de la profondeur et du relief aux illustrations.
Avec les années, mon trait s’est affiné et je pense avoir enfin trouvé mon style. Je crée aujourd’hui des illustrations plus réalistes que ce que j’ai pu faire dans le passé. Je dessine toujours au crayon et je colorise mes dessins avec Photoshop. La mode reste un de mes sujets préférés, en y ajoutant un petit côté rock ‘n’ roll 🙂




Pour conclure, mon style a bien évolué avec les années et heureusement 😂 Les illustrations que je réalise aujourd’hui seront différentes de celles que je ferai dans dix ans et c’est bien normal. En effet, notre style évolue en fonction de nos inspirations, de nos recherches créatives, de notre expérience professionnelle et de notre vie personnelle également. Un grand nombre de facteurs peuvent influencer notre style.
Bref, toutes ces expérimentations réalisées dans un cadre personnel m’ont permis d’affiner petit à petit mon style et de trouver un processus fluide et bien rodé.